Compte rendu N°1 Trophée de la glisse 2006

Compte rendu Trophée de la glisse 2006

Dimanche 18 juin 2009, Aurel, Drôme…

Ça y est, cette fois le bal est ouvert. Après le report de la première manche me voici à nouveau au guidon du « gros 800 EFI » confié par BRP Can-Am France. Celui-là même qui m’avait permis, lors du trophée des glaces, de me classer, à l’issue des cinq manches, 3^ème en catégorie 4x4 et 1^er dans la version « stock » (non préparé).

Je pars ce WE pour Aurel, dans la Drôme, accompagné de Philippe, un de mes plus fidèles acolytes qui, après le froid de la glace, va me seconder sous le soleil, dans la boue et la poussière !

Nous commençons tout d’abord par installer le paddock et je sens bien un regard amusé de la part des autres concurrents en découvrant la « bête de course ». Il est vrai qu’au milieu de toutes ces machines ultra sportives, mon Outlander XT 800 EFI (avec son treuil) semble plutôt engagé pour faire les remorquages des concurrents en panne, que pour disputer les 1^ère places du classement. Ce véritable mastodonte en impose face aux autres 4x4 que sont les Polaris Scrambler.

Afin de jouer les trouble-fête, je me suis engagé dans deux catégories : 4x4 et Promotion, cette dernière étant réservée aux quads strictement d’origine.

Le Trophée se déroule sur cinq WE de course, le résultat final correspondra au cumul des points.

Rappel pour chaque course : 4 manches composées de 25 concurrents. En quart et demie finale, seuls les 12 premiers sont qualifiés.

A la 1^ère séance d’essais : La piste de terre est transformée par un arrosage fréquent, afin de favoriser la glisse  et limiter

la poussière. Je

découvre le comportement de la machine sur ce type de terrain. La première impression, que l’on dit être la bonne, est que ça ne va pas être de « la tarte!».

L’Outlander demande des bras de bûcheron canadien pour tenter de suivre le rythme infernal des 1^ers bolides et, n’étant ni bûcheron ni canadien, je rentre de cette première manche d’essai loin derrière avec les bras chocolat !

Il me faut me concentrer afin de trouver les améliorations possibles. Nous décidons de modifier la pression des pneus, j’analyse mes sensations au guidon et décide de rectifier certaines trajectoires à la recherche d’une éventuelle poignée de secondes.

A la 2^ème séance d’essais : Je commence à comprendre que, au guidon de ce géant de 800 cm³, il va me falloir une main de fer dans un gant de velours car à l’attaque, dans les virages, le monstre aime bien faire le spectacle sur deux roues et je ne suis pas venu pour me mettre chiffon. Je n’ai malheureusement toujours pas accroché les premiers wagons de ce train fou !

Première manche qualificative : Un orage très généreux a copieusement arrosé la piste qui est littéralement détrempée, je me trouve sur la première ligne et face à une adhérence beaucoup plus délicate, dès le départ, je sors « la grosse attaque ». De la glisse rien que de la glisse !!! Je ne veux rien lâcher, chaque virage est « limite » mais je suis en tête ! Je remonte les retardataires et je n’en crois même pas mes yeux : je double aussi mes concurrents directs en 4x4 (Scrambler). Ouahou ! C’était quasiment inespéré, la bataille fut belle et que ça fait du bien de finir 1^er !

Deuxième manche qualificative : Etant donné que je n’ai pas pu prendre le départ de ma manche, suite à des problèmes d’annonce à la sono, on me place dans un autre groupe mais en dernière ligne, aïe ! Le drapeau se baisse ; gaz en grand … je réussis à remonter des places et je termine 10^ème. Ce qui limite les dégâts. Il nous faut maintenant attendre les classements des grilles pour les quarts de finales.

Les regards alentours commencent à se modifier.

Quart de final : Je suis en 3^ème ligne et  je sais que les choses vont se compliquer face aux concurrents qui m‘entourent, ils rasent la piste à quelques centimètres avec leurs bolides rabaissés pendant que moi, j’ai plutôt le casque qui flirte avec les étoiles. Je fais un très bon départ mais il est très, très compliqué de garder le contact avec l’échappée. Contraint et forcé je me laisse déborder par quelques rivaux. Quand le drapeau s’abaisse, je suis 5^ème. Donc, qualifié pour les demi-finales.

Demi-finale : L’étau se resserre, je n’ai aucun droit à l’erreur si je veux disputer la grande finale ! Je suis placé un peu loin de la tête, à la 4^ème ligne. Il me faut absolument être dans les 12 premiers pour continuer l’aventure. Départ parfait, je grignote quelque places, je sens que je vais transpirer à grosses gouttes pour me qualifier. Je demande le maximum au colosse et m’accroche au guidon qui me transmet les vibrations de

la piste. Je

termine à une très belle 10^ème place et je suis le seul 4x4 qualifié pour la finale !!! Bon nombre de pilotes restent ébahis par la performance, il y en a même un qui m’a dit : « j’ai honte d’avoir été battu par un quad qui sert à "planter les carottes" (Suzuki 450 LTR) ».

C’est bizarre, mais maintenant les personnes viennent, intriguées, pour contempler le géant et demander des renseignements. (C’est « BRP Can-am » qui va être content)

Finale de

la catégorie Promotion

(Stock) : Eh oui, encore une surprise, je suis le seul 4x4 d’origine à disputer cette manche. Autour de moi s’entassent les 450 Yfz, 700 Raptor, 400 & 450 Ltz, c’est chaud !!! Comme à mon habitude je réussis à prendre mon départ mais cette fois la piste est pratiquement sèche ce qui avantage très nettement les rase-cailloux. Tant pis gaz, gros gaz !!!!! Lorsque le drapeau à damier signale l’arrivée je suis très fatigué car j’ai vraiment donné le maximum ! Face à mes 17 antagonistes, je réussis l’exploit de me classer 4^ème !!! Ce qui, je pense, les empêchera de passer une bonne nuit.

Cela présage de très  bonnes surprises avec le RENEGADE 800 (version sportive de l’Outlander 800 EFI) que j’espère pouvoir bientôt solliciter en course.

La grande finale : Tous le monde se place sur la grille de départ, ma position est loin derrière mais moi au moins je suis en finale (je suis tjrs le seul 4x4 qualifié). J’entends des cris d’encouragement qui me font plaisir. Il est clair que cette fois, face à ces 2 roues aux mécaniques hyper préparées, mon objectif principal est juste de ne pas être dernier ce qui sera déjà une prouesse.

C’est parti, il me faut rien lâcher, le freinage au bout de la ligne droite ne peut pas être plus tardif sinon les kilos supplémentaires vont me pousser dehors ! Je ne vois pas grand chose dans cette poussière, l’important maintenant c’est de presser la gâchette jusqu’à la dernière goutte. Qu’elle est longue cette boucle, interminable, j’ai l’unique sensation de ne pas arrêter de me faire doubler !! Combien de tour je vais avoir de retard ? C’est l’angoisse…

Lorsque tout est fini, je demande à Philippe (mon assistance de choc) mon classement. Je ne suis pas dernier ouf, ni avant dernier re-ouf, mais juste devant !

JE FINIS DONC :

1^er 4X4,

4^ème PROMOTION, (1^ER 4X4 STOCK)

19^ème AU GENERAL (sur environ 80)

P.S. : J’ai eu une interview avec photos pour le prochain numéro « Le Monde du Quad ».

Jean-Philippe CAILLET

06.77.80.44.60.